LA CONDITION TRANSMODERNE
Paris, l'Harmattan, 2014
La Modernité est
morte, la postmodernité aussi. Nous sommes dans un autre paradigme : la
Transmodenité.
Le préfixe
« trans » ne cherche pas seulement à mettre en évidence l'aspect
dynamique de la transformation, mais vise aussi à postuler la nécessaire
transcendance de la crise de la Modernité. Il veut reprendre – tout en
incorporant les critiques postmodernes – les défis éthiques et politiques de la
Modernité (rationalité, émancipation, justice, liberté...), dont il affirme que
la déconstruction et le caractère problématique assumé ne les rendent d'aucune
façon caducs. La mondialisation, en tant que nouveau Grand Fait (Grand Récit)
devrait permettre un regard transculturel émancipé des optiques hégémoniques
excluantes, ce qui n'implique ni relativisme culturel ni revanchisme ethnique,
mais plutôt la constatation des hybridations hétérogènes, dissonantes ou
convergentes, dans le souci permanent de relever le défi de la transgression
des clôtures homogénéisantes.
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“La publication en 1979 du livre de
Jean-François Lyotard, La condition postmoderne, a
opéré un véritable tournant
terminologique.../.../ En adoptant
aujourd'hui le titre La condition transmoderne, comme un clin d'œil intertextuel, je
souhaite à la fois rendre hommage à la lucidité de Lyotard et, dans ce défi
permanent qui consiste à faire l'ébauche d'une ontologie du présent, penser à
la hauteur des enjeux de notre temps, une période qui n'est déjà plus celle qui s'ouvrit au début des années quatre-vingts
du siècle dernier, mais qui n'en a pas moins déjà apporté de remarquables
changements en matière d'épistémologie, de technologie de la
communication, de sociologie et de
géopolitique. Autant de changements qui nous obligent à penser selon un
nouveau paradigme : la transmodernité”.
Commander
Rosa María Rodríguez Magda, née à Valence
(Espagne), docteur en philosophie,
directrice de la Chaire de la Pensée de l'Institut Alphonse le Magnanime et de
la revue Debats. Elle a été professeur invitée dans plusieurs
prestigieuses universités européennes et
américaines (Université Autonome de Mexico, Université de Puerto Rico, New York
University, Komazawa University de Tokyo, Université de Tartu etc.) et a
dirigé la fondation Troisième millénaire de l'UNESCO.
Philosophe,
spécialiste de la pensée
contemporaine et féministe, elle est l'auteur, entre autres, d’œuvres de
philosohpie: La sonrisa de Saturno, El modelo Frankenstein,
Transmodernidad ; de théorie féministe : Femenino fin de siglo. La seducción de la diferencia, Foucault y la
genealogía de los sexos, (traduit en français chez
l’Harmattan), El placer del simulacro;
récits, aphorismes, poésie : Tríptico, En alguna casa junto al mar, Las palabras perdidas, Y
de las pavesas surgió el frío, El deseo
y la mirada… Elle a coordonné de nombreux ouvrages, réalisé diverses
éditions critiques et participé à de
multiples livres collectifs. Plusieurs de ses travaux ont été traduits en
anglais, français, italien, estonien et tchèque.